Qu’est-ce que la pleine conscience ?
Jon Kabat-Zinn a élaboré sa méthode en se basant sur des pratiques méditatives ancestrales. Les grands enseignants bouddhistes disent de la pleine conscience qu’elle est une qualité humaine fondamentale. Nous avons en principe tous accès à une claire conscience de tous les instants, seulement, notre rythme de vie ne nous permet pas toujours de la cultiver de manière à prêter une attention particulière à l’instant présent. La pleine conscience est donc une qualité innée de l’esprit, mais elle doit être cultivée et affûtée par celui qui souhaite en tirer des bénéfices.
C’est donc grâce à la pratique (méditative) quotidienne que l’on peut maintenir un état de pleine conscience et voir ainsi plus clairement les causes de sa propre souffrance. Cette méthode favorise la compréhension de la réactivité, elle permet de prendre pleinement conscience de l’attachement et des désirs qui ont tendance à nous faire agir de façon irréfléchie, souvent sous l’influence de nos exigences égocentrées. Il est nécessaire de développer les qualités intrinsèques que nous possédons tous pour se reconnecter à notre vrai moi !
Selon Christophe André, Jon Kabat-Zinn est celui qui a permis à des pratiques méditatives pluri-millénaires utilisées dans le champ de la spiritualité et du développement personnel de rentrer dans le champ de la psychologie scientifique. En codifiant et en adaptant ces approches méditatives, Jon Kabat-Zinn a permis leur évaluation dans le cadre d’une démarche scientifique.
La démarche scientifique sur les bienfaits de la Pleine Conscience avance dans tous les pays du monde grâce, notamment à l'imagerie médicale qui permet d'analyser le fonctionnement du cerveau.
Vous pouvez lire les références scientifiques sur la page du site "Comment fonctionne la Mindfulness"
Que dit Tara Brach dans son livre sur l'acceptation radicale : "LE CONTRAIRE DE L’ACCEPTATION Lorsque le réel nous heurte, nous déplaît ou nous fait souffrir, nous avons envie de le combattre, d’adopter des postures de refus, de révolte, de combat : « Non, ce n’est pas possible, ça ne peut pas se passer comme ça ! » Ces attitudes sont quelquefois légitimes, nous le verrons. Elles sont aussi souvent valorisées de nos jours : on encourage à « se battre contre la maladie », à « se révolter contre les inégalités ». Ne pas accepter le réel ressemble souvent, de loin, à une posture noble, jeune, romantique. Mais de près, mais au quotidien ? Que se passe-t-il lorsqu’on refuse d’accepter le monde tel qu’il est ? Lorsqu’on veut « se battre » pour qu’il devienne comme on le veut ? Que se passe-t-il lorsqu’on ne veut pas accepter qu’il pleuve alors que nous espérions le beau temps ? Que se passe-t-il lorsqu’on ne veut pas accepter nos maladies, nos handicaps, notre vieillissement alors que nous espérions rester toujours en bonne santé ? Que se passe-t-il lorsqu’on ne veut pas entendre les désaccords alors que nous espérions que nos interlocuteurs se rangeraient à notre opinion ? Dans tous ces cas, le contraire de l’acceptation nous conduira à la colère, au conflit, à l’énervement, à l’épuisement. Ce sera presque toujours inutile : la colère n’a jamais fait revenir le beau temps, facilité une guérison ou convaincu un interlocuteur. Le monde ne se plie pas à nos désirs. Même si parfois nous pouvons le regretter. Refuser le réel est presque toujours toxique, et provoque une dose supplémentaire de souffrance qui est une double peine : la souffrance du réel qui nous heurte, et la souffrance que nous nous infligeons en ne l’acceptant pas.
« MAIS TOUT DE MÊME, ON NE PEUT PAS TOUT ACCEPTER ? LA VIOLENCE, L’INJUSTICE, LA GUERRE, LA TORTURE ? » Si vous vous posez cette question, peut-être faut-il alors réfléchir aux mots, à la terminologie : comme l’écrivait Camus, « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Que veut dire, dans le monde de la psychologie, « accepter » ? Étymologiquement, « accepter » vient du latin accipere : recevoir, accueillir. C’est clair : accepter ne signifie pas se réjouir de tout ce qui arrive, ou l’approuver. Accepter un orage, une maladie, une adversité quelconque, ce n’est pas dire ou penser « bravo, c’est très bien comme ça ». Accepter, ce n’est pas dire « c’est bien », mais « c’est là ». Ce n’est pas, par exemple, souhaiter que l’injustice ou la violence existent, ou s’en réjouir, mais les regarder en face, constater leur existence, chercher à comprendre leurs rouages. De même, acceptation ne signifie pas passivité ou résignation, ne signifie pas renoncement à l’action : simplement, on accepte que le réel soit le réel, on prend le temps de l’observer, d’observer son impact sur nous, de réfléchir. Au lieu de réagir impulsivement, régi par nos réflexes, notre tempérament, notre passé, on prend le temps de répondre : l’acceptation donne force, calme, lucidité et discernement. Du moins cette acceptation que nous pourrions appeler « active », celle qui est un choix délibéré, et non un masque de notre impuissance. Enfin, l’acceptation est un préalable : un préalable à toute forme d’action lucide et efficace, la première étape d’un processus parfois long et complexe d’insertion dans le réel et d’action sur lui. En commençant par accepter, nous nous posons une série de questions : que se passe-t-il ? que suis-je en train de ressentir à propos de cela ? qu’ai-je envie de faire spontanément ? est-ce une bonne idée ? que puis-je faire d’autre, de mieux ? etc.
POURQUOI EST-CE SI DIFFICILE D’ACCEPTER ? De nombreuses raisons sont à la source de nos difficultés à accepter. Cela peut être par réflexe : en général, nous avons du mal à accepter ce qui représente une souffrance pour nous. Face à la souffrance, nous avons tendance à nous raidir : s’il s’agit de souffrance physique, on bloque sa respiration et on contracte ses muscles (vous vous souvenez de votre dernière séance chez le dentiste ?) ; s’il s’agit de souffrance psychique, on raidit sa volonté. Tout cela est bien sûr inutile. Comme le note Simone Weil, « la volonté n’a de prise que sur quelques mouvements de quelques muscles, associés à la représentation du déplacement des objets proches […]. Quoi de plus sot que de raidir les muscles et serrer les mâchoires à propos de vertu, ou de poésie, ou de la solution d’un problème ?» Nos difficultés à accepter peuvent aussi relever d’un style de vie : quand on est stressé et pressé, tout contretemps devient obstacle, tout ennui devient scandale, toute contradiction devient agression… On accepte mieux les blessures et limitations que nous inflige la réalité si on est heureux et paisible que si on est déjà stressé et malheureux. Stress et tensions fabriquent de l’intolérance à la frustration. Enfin, on peut avoir du mal à accepter par habitude et par culture : en Occident, rien ne doit résister à des citoyens devenus des consommateurs de droits, qui ne veulent plus jamais attendre, et qui exigent que tout problème ait une solution. Absurde, bien sûr : le monde et la vie ne sont pas taillés sur mesure pour se plier à nos impatiences et à nos prétentions. C’est à nous de commencer par nous adapter à la marche du monde, et non l’inverse ; et ce n’est qu’une fois que nous aurons accepté que nous pourrons comprendre si nous pouvons y changer quelque chose, et comment le faire. Mais le livre que vous tenez entre les mains nous rappelle une chose essentielle : l’acceptation ne concerne pas que le monde extérieur, elle commence par nous-même.
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Tous les mercredis à 17h45, séance en ligne sur ZOOM. Je vous envoie un lien sur demande